Blacksad
Même en étant étudiants en khâgne, on peut lire des BD... et ce malgré les pédantes remarques de certains professeur. En tant que dilletante novice du genre , comme tout le monde je connais les Schtroumpfs, Les passagers du vent, Lucky Luke, Astérix et Tintin... mais grâce à Claire, toute l'option théâtre, et moi a fortiori, avons découvert Blacksad.
Le scénario est de Juan Diaz Canales et les dessins (quelle beauté) sont de Juanjo Guardino. Ce dernier est aussi dessinateur pour Walt Disney et c'est peut-être à force de travailler pour le dessin animé qu'il a aquis ce sens de la couleur et du mouvement. Du coup, l'oeil s'attarde sur les détails, goûte la finesse du trait, apprécie la cohérence d'ensemble. Blacksad ne fait pas parti de ces BD qui s'avalent en dix minutes. Le lecteur a envie de prendre son temps, d'autant que, pour l'instant, on attend toujours le 4ème épisode...
Quant à Juan Diaz Canales, il nous livre une écriture de polar. Il fait alterner les dialogues avec un système de voix-off original. J'ai la sérieuse impression qu'au fur et à mesure de épisodes, il s'engage un peu plus politiquement. Les personnages, des animaux antropomorphes, évoluent pourtant dans le New-York des années 1950. Qu'importe, le propos est d'une étonnante modernité : il est question du racisme, de l'exclusion sociale ou de la marginalisation politique, de la peur atomique, ou encore des toutes puissances fiancières.
Blacksad, le chat noir au museau blanc est détective privé dans cet univers noir, étrange et inquiétant. Chaque épisode est indépendant mais les tomes se suivent avec cohérence : certains personnages apparaissent dans une histoire seulement, on en retrouve d'autres au fil des publications.
La collaboration Canales-Guardino est une grande réussite, et ce fut un délice que de partager cette lecture avec les théâtreux, merci Claire !